Selon lui, la structure d’une entreprise
est le résultat d’une action collective à
laquelle participent notamment les cadres moyens et supérieurs,
spécialisés dans les fonctions de contrôle
et de stratégie.
A travers quatre exemples historiques, Chandler montre comment
la «structure » d’une entreprise est en
étroite relation avec la stratégie suivie.
Il met notamment en relief l’émergence de la
structure multidivisionnelle décentralisée,
dite «Forme en M», par opposition à la
structure fonctionnelle centralisée, dite « Forme
en U ». La « Forme en M » est la structure
d’entreprise multi-produits, multinationale et multidivisionnelle,
dans laquelle l’Etat-Major concentre les tâches
de stratégie de long terme et de contrôle des
ressources, tandis que les directions opérationnelles
appliquent quotidiennement et de façon décentralisée
les directives émanant de la direction générale.
Pour Chandler, l’entreprise moderne se caractérise
par l’emploi d’une hiérarchie de cadres
salariés moyens et supérieurs, chargés
de superviser et de coordonner le travail des unités
qui sont sous leur autorité : « une classe d’hommes
d’affaires entièrement nouvelle ». En outre,
cette entreprise moderne est «multidivisionnaire»
et chaque division a sa propre administration, est dirigée
par un manager salarié à plein temps et a sa
propre comptabilité, bien que chacune «pourrait
théoriquement fonctionner comme un entreprise indépendante»
Chandler défini, aussi, l’entreprise comme un
acteur économique qui remplit simultanément
quatre conditions :
- C’est une entité juridique autonome, pouvant
passer des contrats avec ses employés, fournisseurs,
distributeurs et clients.
- C’est une entité administrative c’est-à-dire
dotée d’une équipe de managers pour assurer
la coordination d’un ensemble de tâches spécialisées.
- C’est une collection d’actifs, de compétences
et de capacités, d’équipements et de capitaux.
- C’est le principal instrument de la production et
de la distribution des biens dans les économies capitalistes
et d’orientation de ces activités à travers
ses mécanismes administratifs d’allocation des
ressources.