Son ouvrage le plus connu, Corporate Strategy
(1965) a été publié en 14 langues.
Ansoff a d’abord été préoccupé
par la formulation de la stratégie : « processus
d’action favorisant la détermination des moyens
permettant de guider une firme dans l’atteinte de ses
objectifs ».
On lui doit les premières réflexions structurées
sur les liens entre la stratégie et l’allocation
financière des ressources de l’entreprise, sur
l’élaboration d’une grille hiérarchisée
d’objectifs, l’analyse de l’avantage comparatif
dans le design d’une décision stratégique,
et l’utilisation du critère de synergie pour
formuler une stratégie.
Selon lui, la définition d’une stratégie
repose sur quatre composantes :
- la délimitation d’un couple produit-marché.
- la sélection d’un vecteur de croissance en
quatre temps (pénétration, expansion de marché,
extension de gamme et diversification).
- la protection d’un avantage comparatif.
- l’utilisation de la synergie pour privilégier
une option sur une autre et construire une solide stratégie
d’entreprise.
II revient à Ansoff d’avoir développé
la notion de planification stratégique :
- La planification ne peut plus être conçue dans
une hypothèse d’environnement stable. Il faut
prendre en compte l’environnement et ses discontinuités.
Celles-ci se manifestent par le fait que cet environnement
est devenu plus complexe et turbulent.
- À côté des procédures de planification,
qui impliquent la rédaction d’un plan écrit,
la formulation explicite de buts et d’objectifs, des
directives adressées aux échelons inférieurs
de la hiérarchie, des systèmes de contrôle
aussi explicites que possible, etc., il convient de mettre
l’accent sur les processus de mise en oeuvre de ces
procédures, dans la mesure où ce sont ces processus
de choix, de prise de décision et de vérification
qui contribuent à expliciter, à élucider
ce que sera la stratégie poursuivie par l’entreprise
au cours des prochaines années.
On peut sans risque considérer Ansoff comme le père
de la stratégie d’entreprise moderne, et reconnaître
sa grande contribution liée à la nécessité
de relier la stratégie à la fois aux impératifs
financiers et au marketing de la firme.